Des jets de pierre ayant notamment touché l’ambassade et des écoles nippones en Chine. C’est le constat depuis quelques jours fait par le Premier ministre japonais Fumio Kishida qui a condamné cet acte. La cause selon les manifestants est le rejet en mer des eaux de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.
La tension monte d’un cran entre Tokyo et Pékin sur fond de rejet des eaux de la centrale nucléaire de Fukushima. Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a condamné en août dernier les jets de pierre ayant notamment touché l’ambassade et des écoles nippones en Chine. « Il y a eu de nombreux faits de harcèlement téléphonique dont on pense qu’ils proviennent de Chine et des cas de jets de pierre contre l’ambassade et des écoles japonaises. Il faut dire que ces faits sont regrettables », a déclaré Fumio Kishida aux médias. Le Japon avait, par ailleurs, convoqué l’ambassadeur chinois à Tokyo pour protester contre la vague de harcèlement téléphonique en provenance de la Chine que subissent des entreprises nippones depuis quelques mois. Depuis le début de l’opération en effet, des entreprises japonaises apparemment choisies au hasard, allant de boulangeries à des aquariums, ont commencé à recevoir des milliers d’appels provenant de numéros chinois. Sur les réseaux sociaux, des internautes chinois ont partagé des vidéos les montrant en train d’appeler des numéros japonais.
Pourtant, même après le rejet dans l’océan, les États-Unis, par exemple, se sont déclarés satisfaits du processus sûr, hautement transparent et justifié d’un point de vue scientifique mis en œuvre par le Japon. « Nous aimerions transmettre ces voix de la communauté internationale au gouvernement chinois”, a complété le Premier ministre japonais. Au total, le Japon compte évacuer dans l’océan Pacifique plus de 1,3 million de m3 d’eau tritiée de Fukushima jusqu’au début des années 2050, selon le calendrier actuel. Cette eau a été traitée pour la débarrasser de ses substances radioactives – à l’exception du tritium – puis diluée avec de l’eau de mer avant le rejet dans l’océan, afin que son niveau de radioactivité ne dépasse pas le plafond visé de 1 500 Bq/l, soit un niveau 40 fois inférieur à la norme japonaise pour ce type d’opération. Ce processus a été validé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et Tokyo assure qu’il sera sans danger pour l’environnement et la santé humaine. Des tests de l’eau de mer réalisés depuis le début du rejet ont confirmé que le niveau de radioactivité était conforme aux prévisions et ne dépassait pas le plafond fixé, selon les autorités japonaises.
S’opposant au processus, la Chine a suspendu depuis des semaines toutes les importations de produits de la mer en provenance du Japon, en réaction au début du rejet de l’eau issue notamment des injections nécessaires pour refroidir des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, ravagée par le terrible tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.